Une découverte des quartz de la carrière par Frédérique.
Description Cristallographique du Quartz de NIL-SAINT-VINCENT
A Nil-Saint-Vincent affleurent des quartzites qui ont été rapportés à l’assise devillienne inférieure. Dans les carrières ou ces quartzites ont été exploités, on a rencontré des cristaux de quartz sur lesquels, dès 1876, M. de la Vallée Poussin publia un travail intéressant. Les bancs de quartzites qui se trouvent sur les confins des villages de Corbais et Nil Saint-Vincent, sont traversés par un certain nombre de joints, ou se sont déposés de fort beaux cristaux de quartz de toutes dimensions et dont les plus grands dépassent 50 centimètres. Le filon principal a la forme d’une poche, dont les parois constituées par le quartzite sont couvertes de quartz plus ou moins compact et grossier, ainsi que de quelques druses de cristaux, dont les sommets Son dirigés vers l’axe du filon. Le cristal doit être rapporté à un groupement de deux cristaux gauches symétriques par rapport à une face e². 3° Combinaison de p, e ½, s, x, e². k1. K2 (fig. 20) Ce cristal atteint 2 centimètres : il est très limpide et montre fort bien une structure marquée par l’existence de facettes s et x de cristal droit sur trois arêtes verticales consécutives. De plus, des stries parallèles à l’axe de zone sont très nettement marquées sur les faces.
Certaines arêtes verticales du prisme e² portaient un biseau à faces courbes : les faces en ont donné une image floue continue faisant avec e² des angles compris entre 171° et 165° ; elles comprennent, par conséquent, les faces de notation k, k1 et k2. La présence de ces faces est l’effet d’une corrosion naturelle. Certaines faces e² montraient d’ailleurs des figures de corrosion naturelles.
Nil-Saint-Vincent :
Les cristaux de quartz de cette localité sont bien connus des minéralogistes : on en trouve de toutes les dimensions, allant de quelques millimètres jusqu’à 20 et 50 centimètres de longueur suivant l’axe ternaire. Très souvent le prisme e² y est remplacé par des rhomboèdres aigus.
1° combinaison p, e1/2, e³, 7/5 (fig 21). C’est un type simple composé des deux rhomboèdres p et e1/2 associés à un rhomboèdre aigu direct e³ et un rhomboèdre aigu inverse e7/5. Ce cristal a une longueur de 10 centimètres.
2° combinaison p, e1/2. E29/10, e23/16 Longueur 10 centimètres.
3° Combinaison p, e1/2, e29/10, e², e23/16 (fig. 22) Ce cristal atteint 20 centimètres de longueur ; on y voit apparaitre le prisme e² largement développé dans la zone des rhomboèdres directs ; entre e² et p, on trouve une petite face correspondante a e29/10.
Lithostratigraphie : Le socle cambro-silurien
Les Quartzites de Blanmont sont traversés par des filons de quartz à apatite, épidote et La carrière des Trois Fontaines à Nil-Pierreux montrait autrefois, avant d’être partiellement inondée, un réseau de filons de quartz à la minéralogie très variée ; rutile, anatase, brookite, zircon, monazite, magnétite, tourmaline, pyrite, chalcopyrite, galène, malachite (consulter Mélon et al,1976 pour les références) Dans cette carrière, Galeotti, rapporte dès 1837, la découverte de plomb (galène) dans une gangue ferrugineuse.
Dès le Moyen-Age, le quartzite était façonné en moellons destinés à des ouvrages fortifié : tour des Sarrasins à Alvaux et remparts du château de Walhain notamment.
Au XIXe siècle, l’extension de ces carrières prit une grande importance avec la production de pavés destinés à la construction des principaux axes routiers de la région. En 1879, cette industrie procurait de l’emploi à 300 personnes à la carrière des Trois Fontaines à Nil-Pierreux, avant de péricliter une dizaine d’années plus tard.
Sables de Bruxelles (Origine du nom Dumont, 1839) La majeure partie de la carte est recouverte par les sables de la Formation de Bruxelles. Ce sont de sables fins à grossiers, siliceux, blancs à jaune roux. Ils renferment des rognons de grès fistuleux appelés pierres de grotte dans le Brabant et quelques bancs de grès indurés parfois lenticulaires… La base de la formation prend des caractères variés : dans les environs de Mont-Saint Guibert, un mètre de graviers surmonte directement le socle. La Formation de Bruxelles renferme des bancs de grès ocre à ciment ferrugineux. Ces grès apparaissent souvent près de la surface du sol. Leur cimentation a dû s’opérer tardivement dans la zone de battement de la nappe aquifère.
Les Sables de Bruxelles proches de la carrière des Trois-Fontaines à Nil-Pierreux ont livré une faune riche de plus de 150 espèces de lamellibranches, de gastéropodes dont Fusus subcarinatus et Murex tricarinatus (Nyst, 1872), de brachiopodes (Terebratula puncticulata, Vincent, 1887) et de coraux dont trois nouvelles espèces Turbinolia vincenti, T. nilensis et Paracyathus bruxellensis (Glibert, 1930). Les sables de la Formation de Bruxelles correspondent à des barres sableuses mises en place dans une mer peu profonde. De grandes stratifications obliques soulignées par des liserés sombres témoignent de ce mode de sédimentation. Les faciès carbonatés sont interprétés comme le produit de dépôts de comblement des dépressions laissées entre les barres sableuses (Houthuys et Gullentops, 1985).
Age : Lutétien, Nummulites laevigatus a été trouvé dans une anfractuosité à proximité de la carrière des Trois-Fontaines à Nil-Pierreux (Stainier, 1890).
Usage : La Formation de Bruxelles est intensivement exploitée Mont-Saint-Guibert et plus artisanalement à Noirmont. Les sables sont destinés construction. Des sables grossiers ont servi au polissage des marbres et des glaces. Au XIXe siècle, certaines couches de sables particulièrement blancs ont été utilisées pour la verrerie à Charleroi
Par D. VAN HOVE docteur en sciences naturelles, Aide-préparateur à l’Université de Gand.